vendredi 22 février 2013

# Gambit


Anglais, la quarantaine tassée, passionné d'art, fauché, et plus malin qu'il n'y parait, M. Dean prévoit d'arnaquer son patron. A ses côtés, il a déjà un faussaire de génie, ancien major dans l'armée. Il a déjà le plan machiavélique à souhait, mais il lui faudra convaincre LA fille, cow girl texane à ses heures, qui sera l'appât pour ferrer l'attention de son magna des médias/milliardaire/patron. Saura t'elle se laisser convaincre ou joue t'elle double jeu comme M. Dean....

Comédie de braquage à l'anglaise. Et avant tout, belle distribution.
Colin Firth excelle dans le rôle du citoyen anglais moyen : cultivé, flegmatique, self-control en toutes circonstance (y compris sans pantalon, avec un Ming à la main sur la corniche d'un hotel 5 étoiles) son décalage avec les bouseux du Texas, sa manie de faire du thé à 5h du mat et celle de se faire péter le nez. 
Diaz joue…..Diaz. Belle pouliche aux manières de camionneur. La provinciale dans ce qu'elle a de touchant et de "rafraichissant" dixit le Major. Elle avait déja initié ce role dans les Charlie's Angels. Romance esquissée, mais plutot faire valoir du duo Firth/Rickman. 
Un clin d'oeil au modeste rôle de Stanley Tucci qui joue habituellement le confident/cultivé new yorkais. Ici le remuant arriviste européen prend le pas sur l'expert artistique.
Alan Rickman joue également le pédant narcissique, imbu-vable à la perfection.
Ses bureaux disent tout de son "Moi" profond, puisque sa biographie passe en boucle dans les couloirs, accompagné de sa photo en pied au regard cassant, et de son emblème léonin sur limousine et chateau privé. L'image de l'humilité ! Depuis Robin des Bois, Prince des voleurs dans les 90's ou il jouait le cruel sheriff de Nothingham, Rickman est LE méchant. Il incarne le suffisant, cruel, manipulateur, butor et obséquieux mieux que quiconque. A l'instar d'une Edie Brit ou d'une Cruella, on adore le detester.
L'ambiance du film : on suit avec interet le vol du Monet; la voix narrative nous fait tendre vers un gros ratage ce qui rend le rebondissement final d'autant plus surprenant. Pas de moments creux, pas d'essouflement du "suspense"
Mais certaines scènes sont plus tordantes comme : La scène à l'hotel Savoy.
Notamment la scène des chambres ou Firth essaye soit de retrouver son pantalon, soit à sortir avec le Ming, soit ne pas se faire voir de son patron. Le receptionniste croise M. Dean dans des chambres différentes alors que ce dernier est censé chercher ses lunettes… De l'absurde et du brio à l'anglaise. 
Bref des scènes bien ficelées ou l'on rit de bon coeur. 
Le jeu d'acteur de Firth est tout en retenu, comme à son habitude. cf. Le Discours d'un roi.
Clin d'oeil aux scénaristes, nul autre que les frères Coen. Cf. Intolérable Cruauté, O'Brother, No country for old men....
Conclusion ? Le lion dupé par le simple salarié, expert en impressionnistes; morale actuelle !? Au fait, à l'occasion allez-faire un tour dans les musées...Vous connaissez Monet, Sisley et leurs potes ?

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