Benjamin Malaussène est un grand frère modèle, qui fait ce qu'il peut pour faire vivre ses frères et soeurs, laissés en plan par une mère en cavale. Et si ça inclut d'être bouc-émissaire au bureau des réclamations d'un grand magasin parisien (comprendre se faire insulter, rabaisser et quand ça n'est pas le cas, servir de bouche-trou technique dans la boutique), alors oui, il veut supporter ce fardeau.
En plus, la cadette est enceinte, et n'ose pas lui dire, la benjamine se voit déjà voyante/médium, le suivant, non content de se faire remarquer à l'école, construit des bombes artisanales dans la salle de bain de leur appartement insalubre, et le petit dernier rajoute au marasme ambiant, avec une enquête de la DDAS, sans oublier le gros chen malade.
Mais tout va basculer quant Benjamin, toujours de bonne composition pour aider ses collègues, se retrouve au mauvais endroit au mauvais moment. Par deux fois, il va échapper à un attentat contre le magasin croit-il alors. Très vite, les soupçons de la police se posent sur lui; police qui d'ailleurs a du mal à saisir la teneur de son travail.
Après la 1ere bombe, Benjamin rencontre une jeune voleuse qu'il extrait in extremis des intentions douteuses du chef de la sécurité. Ils sympathisent et la police les croit complices. La jeune femme est réalité une journaliste qui menait une enquête discrète sur les moeurs dans les cabines d'essayage…
2 bombes en très peu de temps contre le même magasin, la police qui l'interroge alors qu'il ne sait rien, Benjamin commence à se poser des questions… Il trouve en parti des réponses en conversant avec son ami, le gardien de nuit, Stojil.
Les deux bombes, comme par hasard, ont tués 2 des plus anciens collègues du "Bonheur Parisien", amis intimes de l'ancien directeur, feu M. Sinclair, père de l'actuel.
Celui-ci convoque Benjamin dans son bureau austère, inquiet de savoir ce que celui-ci a dit à la police. Il le met en garde de ne rien divulger à qui que se soit, ni aux journalistes, ni aux policiers au risque de perdre son emploi ou pire… Benjamin en parle à la jolie journaliste et après quelques recherches, et une entrée par effraction dans le bureau de Sinclair , ils reconstituent le puzzle.
Sinclair a pris le magasin en héritage, mais la vérité est que son défunt père le méprisait et que selon ses volontés, le magasin ne lui revenait pas. Pire encore, son père, ainsi que 3 autres collègues se servaient de la boutique pour enlever de jeunes garçons.....Jeunes garçons dont la disparition mystérieuse au magasin est passé à la postérité dans la rubrique faits divers.
Sinclair, pour se venger de son père, a tué les complices encore vivants et pour se donner bonne conscience, affirme que c'est pour rendre justice aux petits enfants disparus à l'époque. Le directeur avait tout orchestré de façon à ce que se soit Benjamin qui soit accusé, et qu'il meurt lors du dernier attentat. Mais la police est sur place. Benjamin intercepte la dernière bombe et la police arrête Sinclair.
Film adapté d'un roman de Daniel Pennac, je vais être honnête : je n'ai pas lu le bouquin de Pennac avant, ni après le film. J'aime pourtant faire le devis comparatif entre l'oeuvre originale et l'adaptation, mais le crime des ogres m'a refroidi... L'ellipse dans le film quant à la teneur des crimes a été la bienvenue et plus que suffisante pour imaginer.
En écrivant ces lignes, la bouffée lyrique qui s'empare de vous pendant 1h30 est retombée. A mon grand malheur.
Ce film est une bulle colorée.
Le jeu d'acteur est pétillant. Chapeau à Raphael Personnaz, qui joue le jeune dépassé par les évènements à ravir. Petit acteur à suivre, à mon avis. cf. Marius (adaptation de Pagnol par Auteuil en 2013)
Le casting interessant : Bejo, Kusturica, Neuvic, Bernier, De Tondellec, qu'on a plaisir à voir ailleurs que dans son rôle de père de famille Lepic dans Fais pas ci, Fais pas ça sur France 2.
Les décors sont fantasmés. Le scénario oscille entre réalité sociable misérable, et contes pour enfants.
Bien sur, ils vivent à 5 dans un appartement minable mais leurs vies multicolore contraste avec le froid dessein du directeur du grand magasin. Le titre du film vient du mélange du nom du magasin dans lequel travaille Benjamin "Au Bonheur Parisien" et le nom qu'il donne aux méchants dans les histoires du soir qu'il raconte à ses frères et soeurs "les ogres". La référence à Zola est aussi évidente.
L'ambiance du film est cocasse; entre sympathie pour le pauvre qui doit assumer toute une famille, un chien malade, un boulot de merde, et des rebonds comiques quand les enfants jurent, tirent les cartes, fabriquent des bombes, et essayent de comprendre ce qui arrive à leur grand frère. La petite romance avec la belle journaliste fait sourire.
On rit de bon coeur, pas de larmes, on serre les dents sur l'évocation du crime des ogres.
A revoir
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