samedi 11 mai 2013

# Vive la France


Un petit pays appelé le Taboulistan, veut faire de la pub patriotique en frappant un grand coup…la tour Eiffel avec 2 de leurs "terroristes".
Felouz et Muzafar sont sélectionnés par le Petit Guide, fils du président élu à vie, pour l'attentat à Paris. Mais l'avion vers la capitale est dérouté vers Figari en Corse. La mission n'est pas annulée pour autant : nouvel objectif, atteindre Paris à tout pris et faire exploser l'emblème national. Commence alors un road movie ou leur vision de la France (et de la femme) va changer au gré de leurs rencontres et de leurs expériences.



Fous rires. Mon premier Mickael Youn, j'avoue. J'étais réticente au Fatal Bazooka et autres Beuz, et Iznougoud….Mais là, j'avais un bon préssentiment. Et pas de regrets au final !
Il faut y aller l'esprit détendu, sans prétentions, car s'il on commence à compter les prejugés sur les "taboulistanais" et sur les français, on n'est pas rendu !
Bien sur, il y a des ENORMES clichés dans le genre : 
peuples arabes = mysogine = terroristes = manières de gitans
français = indépendants = chiants = multiples façettes = magnifiques

La mise en contexte est très importante, elle nous expose le but du film, et nous présente la vie au Taboulistan des demi-frères Felouz et Muzafar. Ils sont bergers en zone désertique, polygames et giflent leurs femmes tous les matins comme le veut la tradition, en dansant. Ils sont consanguins de père. Et les femmes portent la moustache en cuisinant la spécialité nationale : le taboulé. C'est tout. Une vie somme toute, épurée. Le néant à des kilométres.
En France, ils vont donc découvrir la mer, les jolies femmes, la fête, le sport, l'armagnac, les manifestations, la police, l'incarcération, l'hospitalisation, la gastronomie, l'amabilité des taxis parisiens, le bal des pompiers et une liberté de pensée quant à la conception de la géographie française car ni Figari, ni le Sud-Ouest, ni Marseille ne sont en "France".

La réussite de ce film repose sur une belle harmonie entre l'apologie des beautés de la France et sur le comique de situation des 2 terroristes dans leur périple en contraste avec leurs habitudes taboulistanaise. Le décalage permanent entre l'image de la femme française et la misogynie refoulée de Garcia, est hilarant.

Ce sont des gags à la pelle : pèle-méle….
les noms sur les passeports : Yannick et Michel, respectivement Noah et Platini, Youn qui mange des croquettes de chien, le lit de fortune sous le tapis du salon dans leur squat à Figari, la découverte du faux-paradis promis alias une plage nudiste, le prélevement accidentel de son "rognon" et la réaction du médecin….
Puis il y a un tournant car les terroristes suivent une femme belle, indépendante, débrouillarde et ayant le complexe de Superman. Elle se laisse, attendrir (comme nous) par ses 2 sans-papiers. Et les mènent lentement mais surement à Paris.
C'est à son contact que les 2 compères vont préférer s'éclater que s'exploser.

Le casting est très bien. Youn et Garcia sont crédibles. On voit les personnages et non pas les acteurs ! Les seconds couteaux sont également parfaits. Ary Abitan transpire l'arrogance de son petit pouvoir. Franck Gastambide (cf. les Kaïras) joue le receleur de banlieue à merveille. Vincent Moscato et Guilaine Londez, les provinciaux chaleureux et accueillants.

Conclusion ? Un très bon moment. A revoir.
Deux doutes. Le choix du titre, un peu simpliste. Et le public visé; les spectateurs non-français,  l'avis d'un américain, par exemple sur ce film.


# 20 ans d'écart


Alice, quadra rigide, divorcée, maman d'une ado, est rédactrice dans un magazine de mode à Paris, et souhaite devenir rédac'chef. Rentrant d'un voyage pro du Brésil, l'avion rencontre des turbulences et Alice son voisin d'infortunes : Balthazar, charmant (jeune) étudiant en architecture. Avec les émotions de vol, elle en oublie sa clé USB. Balthazar lui fait vite savoir qu'il la récupérer. Ils se donnent rendez-vous dans un bar surpeuplé (dont 2 des collègues d'Alice, qu'elle n'a pas remarqué) et Balthazar n'a pas la clé USB sur lui. Il l'emmène la chercher sur son scooter Hello Kitty rose, mais une collègue d'Alice prend une photo suggérant un baiser, au moment ou celui-ci lui met le casque. A partir de là, la rumeur court que la coincée Alice est en fait une MILF. D'abord surprise, Alice est tétanisée à l'idée que cela pourrait nuir à sa carrière. Finalement félicitée par son patron pour ce sursaut de spontanéité, elle utilisera la rumeur, sur les conseils d'un ami/collègue pour qu'elle reste un avantage de fantaisie aux yeux du patron.
Elle fait donc croire à tout le monde qu'elle se tape Balthazar pour obtenir le poste de redac chef. 
Le but est maintentant de "ferrer" le minet, et le trainer dans les endroits en vue ! Le plan marche, à une virgule pret : Balthazar tombe réellement amoureux d'Alice qui ne lui a rien dit de son plan.
Se rendant compte que ce jeu n'est pas fair-play pour son amant et qu'il commence à prendre "pour de vrai" de la place dans sa vie, Alice décide de ne plus le voir sans lui expliquer pourquoi.
Mais sa carrière la rattrape, au magazine, on a besoin de Balthazar pour un shooting photo. Alice est obligé de le recontacter. Balthazar vient, pensant jouer l'acte 2 de leur idylle. Quand il comprend qu'il s'agit d'un travail, il est blessé car toujours amoureux, mais vient tout de même au shooting photo. A peine arrivé, le collègue/ami qui avait suggéré à Alice le plan, lui rèvèle sur un quiproquo, la stratégie MILF. Balthazar se contient puis explose devant tout le staff du magazine. Alice la trahit et c'est bien foutu de sa jeunesse. Il quitte le plateau photo.
Suite à cet incident, Alice a du temps pour remettre en question son comportement vis à vis de Balthazar, puisqu'elle est viré pour avoir menti. Conclusion, elle l'aime et va lui avouer directement dans un amphithéâtre à la fac. Elle a appris la leçon et ne jouera plus aux faux sentiments. Il la rejoint sur l'estrade et l'embrasse. The (happy) End

Comédie romantique française réussie. Le couple match. On y croit, même si tout est prévisible comme dans toute com-rom.
Virgina Efira est radieuse et sexy.
Pierre Niney est tout bébé, cool, impressionnable et plus mature qu'il n'y parait.
Côté ambiance du film : on se laisse porter dans un Paris trend mode, bobo gaucho…
cf les cocktails mondains, allusion à Oscar Nemeyer, aux bancs de la fac d'archi, à l'écriture de livres, à des appart hausmaniens avec parquets qui grincent…

Moments choisis : le père qui trouvant son fils dans une marée de crasse et de bouteilles vides, lui prête sa chemise pour qu'il aille ouvrir la porte à Alice.
Pierre, endossant  le rôle du stagiaire devant la fille d'Alice
le shooting photo, où la photographe est éxécrable (et à mon avis, assez réaliste)

Mention spéciale pour Pierre Niney, que je découvre. Il a le visage intelligent, il porte sur lui son savoir, à l'instar de Gaspard Proust dans l'humour. 
Son rôle d'étudiant abasourdi par la beauté d'Alice est attendrissant, et lui va comme un gant. Futur "grand" à suivre.
Com-Rom à revoir.


# Turf


4 potes : un ostéo infidèle (Chabat) un pianiste flambeur (Baer) un concierge fils à maman (Duquesne) et un comptable ruiné (Jean-Bapt) ont l'habitude de se retrouver dans un café PMU. Monsieur Paul, grand ponte hippique et trafiquant, va les convaincre d'acheter une vieille jument faiblarde. Les 4 amis se lancent dans l'aventure des propriétaires hippiques, avec de sérieux doutes financiers. Ils trouvent un soigneur dans un poney club qui "requinque" Torpille. La jument commence les courses avec Banette, la fille du soigneur comme jockey. Et elles gagnent. De petites courses rurales à Lonchamps, les 4 amis propriétaires ont maintenant le moral au beau fixe. Monsieur Paul tente de trafiquer la dernière course, car il veut voir gagner un autre cheval, mais le soigneur M. Delgado, le piegera a son propre jeu.
Torpille gagne. Les 4 amis ont des sous et Baer sort avec Banette. Happy end !


Autant être honnete, TURF a marqué un coup d'arret à l'initiative GRAND ECRAN, petite critique. Comme un coup de masse. 
Un grand point d'interrogation dans le paysage cinemato-comico français. 

Pourtant, il y avait des "POUR" : un casting sympa : A. Chabat, E. Baer, Lucien Jean-Baptiste (le papa dans Première Etoile), Philippe Duquesne (biloute dans Bienvenue chez les Chtis) ; pareils pour les seconds couteaux : Sergi Lopez, Vahina Giocante, Gérard Depardieu, et des apparitions de Helena Noguera, Marthe Villalonga, Alex Lutz, et Christina Reali.
Le scenar, aussi était bien (sur le papier), original, l'univers du pari equin n'ayant encore jamais été traité..
Et ça s'arrrête là, pour les "POUR". 
Ce film était une erreur, une perte de temps.
Pêle-mêle des CONTRE : l'exposition de la situation est ratée d'entrée de jeu; la voix narrative de Baer est chiantissime, avec cette nonchalance analytique, il nous endort.
S'il expose, pourquoi n'est-il pas plus au centre de l'intrigue ? Pourquoi n'avoir pas fait raconter cette histoire d'amitié d'un point de vue inédit, celui de la jument, par exemple ?
Quand on commence à réécrire le film, c'est plutot mauvais. Et ici, rien ne tient.
Le jeu des acteurs est mauvais, eux-même ne croient pas en leurs roles. 
En particulier Depardieu, et Baer. Au lieu de voir M. Paul, arnaqueur pontifiant et Freddy, turfiste invétéré, on voit Depardieu et Baer, personnages publiques. Très décevant de la part de Baer, qui nous a habitué à du second degré (son scribe dans Astérix et Cléopatre, est tordant de rire)
A trop vouloir catégorisé les personnages, le réal. les a rendu creux : 4 potes, tous différents : qui se résume juste à leur description. De la substance, de la profondeur, de l'humanité dans les personnages ? Pas là. 
Pour son côté, quinqua moyen un peu balourd mais attendrissant au final, Chabat n'a pas décroché le bon rôle, il aurait été plus à sa place dans le role de Freddy/Baer ou de Duquesne. Les dialogues aussi sonnent faux.
Bref. Pourquoi ce ratage ? Je m'interroge.  Un coup d'oeil au réal…Onteniente. Tout s'explique. J'ai destesté Camping, Disco et autres Jet Set. De la comédie facile. Donc non !