Un petit pays appelé le Taboulistan, veut faire de la pub patriotique en frappant un grand coup…la tour Eiffel avec 2 de leurs "terroristes".
Felouz et Muzafar sont sélectionnés par le Petit Guide, fils du président élu à vie, pour l'attentat à Paris. Mais l'avion vers la capitale est dérouté vers Figari en Corse. La mission n'est pas annulée pour autant : nouvel objectif, atteindre Paris à tout pris et faire exploser l'emblème national. Commence alors un road movie ou leur vision de la France (et de la femme) va changer au gré de leurs rencontres et de leurs expériences.
Fous rires. Mon premier Mickael Youn, j'avoue. J'étais réticente au Fatal Bazooka et autres Beuz, et Iznougoud….Mais là, j'avais un bon préssentiment. Et pas de regrets au final !
Il faut y aller l'esprit détendu, sans prétentions, car s'il on commence à compter les prejugés sur les "taboulistanais" et sur les français, on n'est pas rendu !
Bien sur, il y a des ENORMES clichés dans le genre :
peuples arabes = mysogine = terroristes = manières de gitans
français = indépendants = chiants = multiples façettes = magnifiques
La mise en contexte est très importante, elle nous expose le but du film, et nous présente la vie au Taboulistan des demi-frères Felouz et Muzafar. Ils sont bergers en zone désertique, polygames et giflent leurs femmes tous les matins comme le veut la tradition, en dansant. Ils sont consanguins de père. Et les femmes portent la moustache en cuisinant la spécialité nationale : le taboulé. C'est tout. Une vie somme toute, épurée. Le néant à des kilométres.
En France, ils vont donc découvrir la mer, les jolies femmes, la fête, le sport, l'armagnac, les manifestations, la police, l'incarcération, l'hospitalisation, la gastronomie, l'amabilité des taxis parisiens, le bal des pompiers et une liberté de pensée quant à la conception de la géographie française car ni Figari, ni le Sud-Ouest, ni Marseille ne sont en "France".
La réussite de ce film repose sur une belle harmonie entre l'apologie des beautés de la France et sur le comique de situation des 2 terroristes dans leur périple en contraste avec leurs habitudes taboulistanaise. Le décalage permanent entre l'image de la femme française et la misogynie refoulée de Garcia, est hilarant.
Ce sont des gags à la pelle : pèle-méle….
les noms sur les passeports : Yannick et Michel, respectivement Noah et Platini, Youn qui mange des croquettes de chien, le lit de fortune sous le tapis du salon dans leur squat à Figari, la découverte du faux-paradis promis alias une plage nudiste, le prélevement accidentel de son "rognon" et la réaction du médecin….
Puis il y a un tournant car les terroristes suivent une femme belle, indépendante, débrouillarde et ayant le complexe de Superman. Elle se laisse, attendrir (comme nous) par ses 2 sans-papiers. Et les mènent lentement mais surement à Paris.
C'est à son contact que les 2 compères vont préférer s'éclater que s'exploser.
Le casting est très bien. Youn et Garcia sont crédibles. On voit les personnages et non pas les acteurs ! Les seconds couteaux sont également parfaits. Ary Abitan transpire l'arrogance de son petit pouvoir. Franck Gastambide (cf. les Kaïras) joue le receleur de banlieue à merveille. Vincent Moscato et Guilaine Londez, les provinciaux chaleureux et accueillants.
Conclusion ? Un très bon moment. A revoir.
Deux doutes. Le choix du titre, un peu simpliste. Et le public visé; les spectateurs non-français, l'avis d'un américain, par exemple sur ce film.