vendredi 11 avril 2014

# Supercondriaque


Romain, un hyper-condriaque (Dany Boon) bientôt quadragénaire, harcèle son docteur Dimitri (Kad Merad)
Ce dernier, harassé jusque chez lui, par son meilleur patient, tente de se débarasser de lui, en l'ouvrant à l'amour. Il l'invite au jour de l'an, l'inscrit à un site de rencontres, l'emmène même à Calais, dans un camp humanitaire, aider des réfugiés turkistanais. Sa soeur Anna (Alice Pol), est déjà sur place pour venir en aide aux expatriés.

Sur un quiproquo, Romain est pris pour le chef de la révolution turkistanaise, Anton; subjugé par Anna, il ne dit rien de sa réelle identité et joue le jeu. La jeune femme le sort du camp avec de faux papiers et l'emmène chez elle à St Cloud. Pendant ce temps là, le vrai Anton a volé l'identité de Romain, et se rend chez lui pour se cacher.

En jouant le gros bras chef de la rebellion turkistanaise, Anna tombe sous le charme de Romain/Anton.
Dimitri, inquiet de la disparition de son patient à Calais, passe au commissariat pour lancer les recherches. Puis se rend chez sa soeur, et reconnait Romain, mais ne dit rien.
En aparté, Dimitri fait promettre à Romain d'arreter de mentir à sa soeur et de ne plus la revoir. Le coeur lourd, Romain alias Anton retourne à St Cloud, retrouvait Anna, mais le GIGN/immigration leur tombent dessus (sur la dénonciation du mari d'Anna)

Interrogés séparement puis confrontés, Romain avoue à Anna devant le GIGN, ne pas être Anton. Blessée par ses mensonges, Anna désavoue Romain/Anton, et confirme aux policiers qu'il est bien Anton, chef de la rébélion turkistanaise. 
Il n'en faut pas plus. Romain/Anton est aussitot expulsé au Turkistan, dans une prison sordide. Là, face à ses pires angoisses, Romain devient comme fou.

Pendant ce temps là, en France, Anna a retrouvé le vrai Anton, et avec l'aide de son frère, ils montent une opération infiltration - évasion pour sortir Romain de cette bévue judiciaire.
Dimitri est blessé pendant l'évasion. Romain revient sur ses pas pour le secourir. 
De retour au camp revolutionnaire, Anna et Romain se tombent dans les bras.
A Paris, les explications avec les autorités sont houleuses, mais finalement tout rentre dans l'ordre. Romain épouse Anna, et ont un fils. 
Romain l'emmène au parc avec les puces des sables, à la piscine dans les germes du pédiluve. Et au pire, s'ils tombent malade, il y aura toujours Tonton Dimitri. THE END.




Un grand moment !
J'y suis allée mi-figue/mi-raisin, car déçue par Eyjafjallajökull (merci Google pour l'orthographe), je pensais que l'humour Boon était retombé à plat. Mais non!

Certaines scènes sont cultes : morceaux choisis
Quand Dimitri coach (en pleine nuit et en catimini de sa femme) Romain pour être un homme, un vrai, un dur pour ses futurs conquêtes du net. Les canons de la virilité sont bousculés versant bucheron canadien
Les diverses crises d'angoisse : dans le club quand son ami est emmené par les pompiers, quand sa conquête (Valérie Bonneton) refuse de se laver les mains avant de manger ou l'embrasse, quand il ne veut pas toucher les portes ou barres du métro, quand il demande à l'ouvreuse de cinéma, si toutes les salles sont avec moquette….
Bref, Dany a poussé le trait de la maladie à l'extreme, dans des situations cocasses.

Le casting est impeccable : y compris les apparitions. Le jeu d'acteur est correct.
Bruno Lochet, le flic de l'immigration incrédule
Jean-Yves Berteloot, très crédible en guerillero turkistanais, chef de la rébélion
Stéphane de Groodt, l'avocat d'Anton, mi-normand, mi-blasé
le Comte de Bouderbala, un policier GIGN
Stéphane Commandeur, le mari (cocu) d'Anna
Guy Lecluyse, un malade avec une voix infernale
Des acteurs déjà vus pour la plupart dans "Bienvenu chez les Ch'tis", qui a rencontré le succès qu'on connait. Les seconds couteaux, qui apportent de l'eau au moulin, comme quoi, rien n'est laissé au hasard.

Le rythme est enlevé : on ne s'ennuit pas, pas de question soulevée quant à un scènario bancal.
Les décors, et costumes sont crédibles. Les dialogues sont savoureux, du fait de la simulation d'accent turkistanais. Un petit bémol quant à la captation du son, parfois inaudible : au début aux urgences, et aussi au camp de réfugiés.

Le contraste entre la lassitude énervée du docteur et le malade attachant, nous rappelle des duos comme Lino Ventura et Jacques Brel dans "l'Emmerdeur". 
Quant au titre ; concept intéressant, s'il en est, puisque ce trouble psychologique n'avait pas encore été traité au cinéma. Les TOC oui, mais pas en film complet sur l'hypocondrie. Bien joué pour le créneau, M. Boon réalisateur. 
De plus, qui n'a jamais pris peur qu'un grain de beauté ne soit en réalité un cancer malin ou un mal de ventre, une crise d'appendicite aigue ?!!!! …A celui qui n'a Googlisé pour se renseigner, jette la 1ere boite de doliprane !

Petite précaution : attention aux scènes insalubres au Turkistan !

Au final, un moment très drôle. Bien monté, une comédie française bien propre.
A revoir.


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