lundi 4 novembre 2013

# Les Croods

Film d'animation. Je passe rapidement sur la composition de la famille "traditionnelle", les bons sentiments, le graphisme des grands yeux.

Du grand Dreamworks, en 3D en plus, j'ai noté les paysages époustouflants, les couleurs luxuriantes, les textures, les effets spéciaux de torsion (corps de Eep quand elle escalade ou les nuées d'oiseaux) et le rythme du film (alternance entre moments tendres, droles et action), les nombreux gags, les anachronismes (les freins du mammouth, l'histoire du soir comme à un enfant…) et le running gag de la vieille belle-mère que le père espère voir canner…

Beaucoup de sujets s'entremelent mais s'il ne s'agissait que de gros gags sur la préhistoire, ce ne serait pas du grand Dreamwork… Double lecture.
Il est question ici : 
- de l'affaiblissement de la place du père au sein de la cellule familiale
- du monde qui se délite autour de nous, et où la fuite en avant et la famille comme valeur refuge sont devenus gage de notre survie émotionnelle.
Il est question de sexe : beaucoup auront zappé cet angle, mais Eep, la jeune fille en fleur amoureuse de Guy, et le père qui fait tout pour les séparer. La fille se détache de la famille et veut prendre son envol, crée sa propre famille; mais le père ne veut pas que sa fille s'accouple ? car quel age a t'elle en réalité ? Eep est formée, plus petite que sa mère en taille, et insolente comme une ado. Faut-il y voir un cliché de série/film américain sur les ados, ou les parents sont des empecheurs de tourner en rond ? Ou de façon plus glauque, la guerre des males alpha, car Eep est arrivé à maturité sexuelle ?

Retournons vers l'innocence… Les Croods c'est surtout le film des premières fois.
Le premier feu, la première idée, le premier piège, le premier déguisement en fleur, la première vue du ciel étoilé, les premières chaussures…..
L'humanité n'est qu'à son commencement, il y a tout à découvrir, comme un enfant qui découvrirait le monde.
Comme disait un certain M. Hulot : l'émerveillement est le premier pas vers le respect.
Quand le monde était encore monde, quelque chose de vaste, d'inconnu, à l'état de nature… Un retour aux sources en quelques sommes.
Serait-ce une nouvelle fois, une alerte écologiste, sur ce que le monde était, et nous pousse à regarder ce qu'il est aujourd'hui ou ce qu'il sera demain.
Je pousse loin, car tous les paysages sont fantasmagoriques, c'est avant tout un film pour enfants, tout comme les animaux préhistoriques qui ne sont pas historiques justement mais des spécimens chatoyants.

Alors même si au début la curiosité est teinté de bestialité, les Croods reniflent, regardent, approchent, se battent; la fascination pour les idées de Guy, et le monde qui leur fait découvrir, deviennent plus grands à mesure que leurs esprits s'ouvrent.

Il y a aussi dans ce film, l'angle du but à la vie. "A quoi ça sert tout ça ?" lance Eep à son père alors qu'ils sont dans la caverne au début.
Est-ce que la vie, c'est juste survivre en se terrant dans une caverne ?
Est-ce que la vie, c'est être auprès de celui qu'on aime ? Rester auprès de sa famille, ou suivre un "inconnu" ? Quelle mode de vie choisir ? sédentaire et apeuré ou nomade et libre ? Esprit cloisonné versus esprit inventif.

Ils semblent que tous les Croods y compris le père, rallient la raison existentielle de Guy : suivre le soleil. C'est une injonction à libérer nos modes de vie, à excepter la nouveauté et se tourner vers le positif, le savoir.
Tout est sublimé dans ce film, même la morale est fascinante et vieille comme Hérode : l'obscurantisme comme seul danger.

Un classique, de la trempe de Nemo. A revoir encore et encore !


Les Croods, une famille d'hommes de néendertal vit dans une caverne pour survivre, à un monde qu'ils considèrent hostile, sauf Eep, la jeune fille de la famille.
Une nuit, celle-ci croit voir un soleil à l'extérieur de la tanière, elle sort sans permission, et fait la connaissance de Guy, un nomade de son age, débrouillard.
Il lui explique ce qu'est le feu, que la fin du monde est proche, qu'il faut donc fuir loin, Eep refuse; il lui confie donc un coquillage pour l'appeler en cas de danger.
Le jour suivant, la caverne des Croods s'effondre, laissant découvrir tout un monde vegetal insoupçonné, derrière les rochers.
Menacés par un animal, ils plongent dans la jungle, qui est pour eux, un monde pleins de menaces : des singes leur tapent dessus, de gros chats les poursuivent, les cavernes pour la nuit ne sont pas nombreuses, il y a des bêtes carnivores/cannibales. Tout est nouveau est donc dangereux. La néophobie comme étendard.
Alors que la nuit est tombé dans la plaine ou ils viennent d'arriver, les Croods sont menacés par une nuée d'oiseaux. Eep appele Guy, qui accoure pour la/les sauver à l'aide du feu qui éloigne les oiseaux.
S'ensuit les présentations entre le feu et les Croods qui se situe entre la fascination et la peur, puis les présentations entre Guy et les Croods, soupçonneux.
les Croods ont besoin de son feu pour survivre.
Guy en otage, va devoir les suivre, et va leur apprendre à faire du feu, à pièger les animaux style gros dindon au lieu de courir après son oeuf, à nager, à marcher avec des chaussures, à se débrouiller seul en les séparant. Eep tombe peu à peu amoureuse et le papa est de plus en plus recalcitrant aux idées de Guy
Quant il comprend que sa famille est plus prete à suivre cet inconnu vers le soleil plutot que lui, père et mari, vers un endroit sure, il se met dans une rage folle et veut tuer Guy. Ils se retrouvent pris au piège dans du goudron. Guy partage alors  qu'il a perdu sa famille il y a longtemps et que son credo dans la vie, c'est de suivre le soleil. 
Finalement, cette conversation les rapproche, Guy n'est plus un étranger, son ambition est louable, et son penchant pour Eep est à demi-adoubée.
Grâce à une idée de Guy, ils parviennent à sortir du goudron, mais alors que depuis le début, ils font route vers la plus haute montagne pour rejoindre le soleil (demain) la terre s'écroule juste devant eux. Le père les lancent de l'autre côté du canyon qui vient de se former et reste seul dans les amas de rocher de l'autre côté.
Alors que le père se lie d'amitié avec le gros chat qui les poursuivaient, il entend au travers des roches et brouillards, le son du coquillage au loin.
Il croit sa famille en danger, et le père monte un stratagème pour les rejoindre et les sauver. Il se fabrique un dirigeable grossier avec toutes les découvertes récentes : la carcasse d'une baleine comme carlingue, le goudron qui colle, les oiseaux carnivores englués dans le goudron et le feu pour les faire voler à gauche ou à droite.
Son invention fonctionne et il les rejoint sur l'autre rive du canyon. Les Croods n'étaient pas en danger. Eep appelait juste son père par desespoir, croyant ne jamais le revoir, comme un hommage au travers de la brume.
La famille réunie, et avec Guy et tous les animaux de compagnie trouvés ça et là, ils font de l'errance leur nouveau mode de vie, suivant le soleil à l'horizon. FIN.

# Les Gamins


THE comédie de l'année 2013

Chabat joue le dépressif à merveille.
Max le trentenaire paumé.
Ce deux là, ce sont trouvés.L'un va croire en un rêve, l'autre va en faire un dans lequel il serait toujours jeune. Et les femmes trinquent. Avec une happy end !


Pouce en l'air pour cette pépite raffraichissante du printemps.
On sourit aux répliques cinglantes, on s'attendrit sur la naissance d'un couple auquel on croit : Bernier/Boublil sont charmants.

La crise de la cinquantaine tardive de Chabat se répand non pas sur "qu'est ce que j'ai fait de ma vie", mais "ma vie est merdique actuellement". Monsieur a vendu son entreprise, il a une retraite morne et sa femme, eh bien, il a oublié qu'il l'aimait.
Mention à Kimberlain, qui joue le cliché bobo parisien à son paroxysme : écolo, politisée, farandole de soja, son, et avoine, et son grand projet humanitaire au Burkina Faso en mantra. En un mot : une épouse saoulante.

Boublil, lui c'est différent, le syndrome post-ado pas fini. Le trentenaire paumé dans toute sa splendeur. Il a peur de l'engagement, peur de se planter, peur de se gacher dans une destinée qui ne serait pas la sienne. Il est compositeur-interprète, mais pour vivre il fait des mariages, ou du télé-conseil. OUéééé !

Pour échapper à leurs quotidiens grisouille, ils vont se perdre dans le divertissement effrené comme des gamins : boîtes, bédo, draguouille, achats impulsifs, cocktails mondains, soirées. Jusqu'à redescendre sur Terre en plein désert marocain, Boublil le premier, en jetant la vérité au visage de Chabat médusé ( de temps de maturité de son jeune pote qui a su voir ce que lui ne voit pas encore) Ce quotidien de paillette n'est pas pour lui.
Il tente de récuperer Bernier. Trop tard. Elle a trouvé un autre amoureux par dépit.
Pour autant, il n'a pas perdu l'amitié de Chabat qu'il l'accueille chez lui. Il compose quelques chansons sur son chagrin d'avoir perdu Bernier.
Chabat a reconquis sa femme au prix d'une bataille avec un vieux beau.
Autant de paillettes n'étaient pas pour lui non plus. Il aime sa vie, sa maison, sa batterie, sa femme. Il suffit juste de réinsuffler de la passion dans le quotidien. 

Happy end très drôle avec Kheiron dans le rôle de Mahmoud Ahmadinejad, un congrès politique ou Boublil parvient à ses fins.
C'esst beau les films, quand on peut avoir LA fille et la Musique !

Chapeau bas pour la bande son : les chansons du moment mais version chorale anglaise. Envoutant.

Pour les guests, on nous sert le gratin. Kheiron, Bruel, et le grand Iggy Pop, rien que ça.
Mention spéciale aussi pour l'ado-star "Mimi Zozo" horrible en enfant gatée : top 5 des personnages qu'on aime detester.

# Les Profs



Résultats du bac 2012 : le lycée Jules Ferry est la honte de la France. Le rectorat envoie donc une équipe de choc pour remonter le niveau : 7 profs respectivement chimie, philosophie, sport, français, anglais, maths et histoire; la lie éducative avec le postulat suivant : moins et moins font plus….en envoyant les pires profs dans le pire bahut, on peut s'attendre à des resultats surprenants. 

Et ça sera tout pour le pitch.
Car vous dévoiler l'intrigue pour ce film, ce n'est pas foncièrement possible. C'est un film à gags.
Exercice difficile qui s'annonce car bien que très sceptique quant à l'humour des Robin des Bois, je suis une inconditionnelle de Pierre-François Martin-Laval, qui campe ici le prof d'histoire, en boucle sur Napoléon, mais avant tout réal du film.
Et ça, ça y fait ! On se laisse attendrir par les bons sentiments, l'envie d'y croire, les rebondissements et les beaux discours, parce qu'avec une bande de tarés pareils, eh bien, oui, oui, ils vont exploser la moyenne de 50% de réussite au Bac.
Parce qu'avec PEF, c'est tout l'univers du lycée qui vous saute à la figure, mais en mieux, en plus déjanté, je dirais même en plus enchanté.
les profs sexys, les profs loufoques, les profs qui lancent des craies, des profs qui installent des climats de classe bizarre….(cf. Christian Clavier, mention spéciale, il arrive à faire oublier son rôle de bourgeois énervé qu'il campe à son habitude) on en a connu ! 
Et tout ce qui fait la vie d'un lycée : le CPE aux aguets, les cancans entre profs, le proviseur alarmé, les retards, les mots des parents, les conseils de classe avec délégués, la cantine, la fumée dans les wc….

Et PEF arrive à mixer la nostalgie de l'adolescence, dans un décor sympa (la réalité du lycée gris béton est oublié) avec des archétypes de cancres attachants (les profs bien sur) - à se demander comment ils ont obtenu leur CAPES - et en face pour faire bonne mesure, des caricatures d'élèves : le Terminal "de carrière", la bécheuse, le gros copain sympa "shrek", et le CPE rabajoie…. 
C'est un beau scénar. C'est une belle distribution. Toute la clic du cinéma et de la scène humoristique s'emmêle joyeusement…S'agit-il de passage de flambeaux à la jeune génération ? Je n'y crois pas. Les Nanty, Clavier, Ducruet ont encore de beaux jours devant eux. Non, juste une réunion de talents de tous horizons.
Félicitations du jury pour les seconds couteaux : le proviseur au bord du gouffre est sublime, ainsi que le supsens bien mené autour de la matière dispensé par Clavier, qui n'est révélée qu'à la toute fin du film.
Bref un grand ballet qui sonne juste. Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est un film chorale, non, c'est un film à gags qui se prend pour ce qu'il est.
Une comédie de genre, ni plus, ni moins. Parait que c'est une adaptation de BD, en plus ?! Envie de lire ? A revoir, pour rigoler.

# Mariage à l'anglaise



C'est l'histoire d'un couple. Mme et M. qui se marient au bout de 8 mois. Trop vite selon leurs amis. Ils auraient du les écouter !
Le soir de la noce, les beaux-parents les mettent en garde;  comme un avertissement :la première année est la plus difficile. Les deux jeunes mariés vont donc s'accrocher un an. C'est leur maximum ! Car bien qu'ils reconnaissent les qualités de l'autre, ils ne s'aiment pas pour autant, mais ne veulent pas se l'avouer d'abord à eux-même puis à l'autre. Mais des tentations vont leur faire remettre pied à terre...



Le titre original est I give it a year, qui traduit mieux l'ambiance du film que "Mariage à l'anglaise". C'est l'histoire d'un couple, qui s'apprécie mais ne s'aime pas. 
Romance croisée version comédie anglaise.
On le comprend très vite, dès le mariage : M. Boulet & Mme Smart. Elle ne partage pas les mêmes centres d'interet que lui. Elle le trouve grossier et pas assez adulte.
ça se vérifie lors des différents évenements : diner entre amis, soirée d'entreprises, fêtes de Noel en famille…et au quotidien. Le film retranscrit bien, la lassitude et la routine qui peut s'installer dans le couple si l'on n'y prend pas garde. Elle l'envoie promener au téléphone, plutot froide la plupart du temps, lui glandouille sur son canapé et oublie de sortir la poubelle. ça vous rappelle quelque chose ? Normal ! C'est ce que vive les couples, quand la magie des dèbuts s'est envolée, et que plus personne veut faire d'effort.

J'en ai déjà vu des com-rom ou l'on sent bien que ça ne colle pas, mais à un moment, les époux veulent que ça fonctionne, font donc des efforts l'un vers l'autre, et finissent par s'apprécier. La question au centre de tout ça étant : Etes-vous pret à changer par amour ? 
Mais ici, encore faudrait-il qu'il en ait, de l'amour…..
Au fond, vue la situation maritale, la réelle question est celle de la loyauté, et de la fidélité.
Elle ne veut pas partir de peur de lui briser le coeur mais il doute autant qu'elle. Alors pour faire en sorte que ça colle, ils vont voir une conseillère matrimoniale (moments cultes) 
S'accrocher coute que coute. En fait ce film est une ode au divorce.

Bien sur, on a le droit à tous les passages obligés des comédies romantiques, en double, car M. Boulet n'a jamais cessé d'aimer son ex Miss Anna Faris, et Mme Smart craque pour son client, le charmant M. Mentalist.

Pour conclure, le scénario se tient, ce qui n'est pas peu dire, étant donné le concept éculé des com-rom. Un clin d'oeil aux décors, ça m'a franchement envie de retourner à Londres.
Les costumes et les dialogues "match" bien avec leurs propriétaires. Tout cela sonne très anglais.
Et deux chapeaux bas : à Anna Faris, qui joue autre chose qu'une bimbo blonde idiote (encore que…) l'humour douteux est toujours là, mais le côté trentenaire chatain paumée et humaniste la rend plus accessible/naturelle. Chapeau bas aussi aux seconds rôles : qui  nous font osciller entre malaise et éclats de rire… cf la conseillère conjuguale, la meilleure amie qui deteste son mari, le témoin lourdingue et misogyne, les parents coincés…

J'ai aimé ce film. A revoir, revoir, et revoir encore.
Je flotte encore sur un petit nuage, à l'heure ou j'écris ces lignes. 
Ce bijou va devenir un must dans la ludothéque des com-rom.