lundi 4 novembre 2013

# Les Croods

Film d'animation. Je passe rapidement sur la composition de la famille "traditionnelle", les bons sentiments, le graphisme des grands yeux.

Du grand Dreamworks, en 3D en plus, j'ai noté les paysages époustouflants, les couleurs luxuriantes, les textures, les effets spéciaux de torsion (corps de Eep quand elle escalade ou les nuées d'oiseaux) et le rythme du film (alternance entre moments tendres, droles et action), les nombreux gags, les anachronismes (les freins du mammouth, l'histoire du soir comme à un enfant…) et le running gag de la vieille belle-mère que le père espère voir canner…

Beaucoup de sujets s'entremelent mais s'il ne s'agissait que de gros gags sur la préhistoire, ce ne serait pas du grand Dreamwork… Double lecture.
Il est question ici : 
- de l'affaiblissement de la place du père au sein de la cellule familiale
- du monde qui se délite autour de nous, et où la fuite en avant et la famille comme valeur refuge sont devenus gage de notre survie émotionnelle.
Il est question de sexe : beaucoup auront zappé cet angle, mais Eep, la jeune fille en fleur amoureuse de Guy, et le père qui fait tout pour les séparer. La fille se détache de la famille et veut prendre son envol, crée sa propre famille; mais le père ne veut pas que sa fille s'accouple ? car quel age a t'elle en réalité ? Eep est formée, plus petite que sa mère en taille, et insolente comme une ado. Faut-il y voir un cliché de série/film américain sur les ados, ou les parents sont des empecheurs de tourner en rond ? Ou de façon plus glauque, la guerre des males alpha, car Eep est arrivé à maturité sexuelle ?

Retournons vers l'innocence… Les Croods c'est surtout le film des premières fois.
Le premier feu, la première idée, le premier piège, le premier déguisement en fleur, la première vue du ciel étoilé, les premières chaussures…..
L'humanité n'est qu'à son commencement, il y a tout à découvrir, comme un enfant qui découvrirait le monde.
Comme disait un certain M. Hulot : l'émerveillement est le premier pas vers le respect.
Quand le monde était encore monde, quelque chose de vaste, d'inconnu, à l'état de nature… Un retour aux sources en quelques sommes.
Serait-ce une nouvelle fois, une alerte écologiste, sur ce que le monde était, et nous pousse à regarder ce qu'il est aujourd'hui ou ce qu'il sera demain.
Je pousse loin, car tous les paysages sont fantasmagoriques, c'est avant tout un film pour enfants, tout comme les animaux préhistoriques qui ne sont pas historiques justement mais des spécimens chatoyants.

Alors même si au début la curiosité est teinté de bestialité, les Croods reniflent, regardent, approchent, se battent; la fascination pour les idées de Guy, et le monde qui leur fait découvrir, deviennent plus grands à mesure que leurs esprits s'ouvrent.

Il y a aussi dans ce film, l'angle du but à la vie. "A quoi ça sert tout ça ?" lance Eep à son père alors qu'ils sont dans la caverne au début.
Est-ce que la vie, c'est juste survivre en se terrant dans une caverne ?
Est-ce que la vie, c'est être auprès de celui qu'on aime ? Rester auprès de sa famille, ou suivre un "inconnu" ? Quelle mode de vie choisir ? sédentaire et apeuré ou nomade et libre ? Esprit cloisonné versus esprit inventif.

Ils semblent que tous les Croods y compris le père, rallient la raison existentielle de Guy : suivre le soleil. C'est une injonction à libérer nos modes de vie, à excepter la nouveauté et se tourner vers le positif, le savoir.
Tout est sublimé dans ce film, même la morale est fascinante et vieille comme Hérode : l'obscurantisme comme seul danger.

Un classique, de la trempe de Nemo. A revoir encore et encore !


Les Croods, une famille d'hommes de néendertal vit dans une caverne pour survivre, à un monde qu'ils considèrent hostile, sauf Eep, la jeune fille de la famille.
Une nuit, celle-ci croit voir un soleil à l'extérieur de la tanière, elle sort sans permission, et fait la connaissance de Guy, un nomade de son age, débrouillard.
Il lui explique ce qu'est le feu, que la fin du monde est proche, qu'il faut donc fuir loin, Eep refuse; il lui confie donc un coquillage pour l'appeler en cas de danger.
Le jour suivant, la caverne des Croods s'effondre, laissant découvrir tout un monde vegetal insoupçonné, derrière les rochers.
Menacés par un animal, ils plongent dans la jungle, qui est pour eux, un monde pleins de menaces : des singes leur tapent dessus, de gros chats les poursuivent, les cavernes pour la nuit ne sont pas nombreuses, il y a des bêtes carnivores/cannibales. Tout est nouveau est donc dangereux. La néophobie comme étendard.
Alors que la nuit est tombé dans la plaine ou ils viennent d'arriver, les Croods sont menacés par une nuée d'oiseaux. Eep appele Guy, qui accoure pour la/les sauver à l'aide du feu qui éloigne les oiseaux.
S'ensuit les présentations entre le feu et les Croods qui se situe entre la fascination et la peur, puis les présentations entre Guy et les Croods, soupçonneux.
les Croods ont besoin de son feu pour survivre.
Guy en otage, va devoir les suivre, et va leur apprendre à faire du feu, à pièger les animaux style gros dindon au lieu de courir après son oeuf, à nager, à marcher avec des chaussures, à se débrouiller seul en les séparant. Eep tombe peu à peu amoureuse et le papa est de plus en plus recalcitrant aux idées de Guy
Quant il comprend que sa famille est plus prete à suivre cet inconnu vers le soleil plutot que lui, père et mari, vers un endroit sure, il se met dans une rage folle et veut tuer Guy. Ils se retrouvent pris au piège dans du goudron. Guy partage alors  qu'il a perdu sa famille il y a longtemps et que son credo dans la vie, c'est de suivre le soleil. 
Finalement, cette conversation les rapproche, Guy n'est plus un étranger, son ambition est louable, et son penchant pour Eep est à demi-adoubée.
Grâce à une idée de Guy, ils parviennent à sortir du goudron, mais alors que depuis le début, ils font route vers la plus haute montagne pour rejoindre le soleil (demain) la terre s'écroule juste devant eux. Le père les lancent de l'autre côté du canyon qui vient de se former et reste seul dans les amas de rocher de l'autre côté.
Alors que le père se lie d'amitié avec le gros chat qui les poursuivaient, il entend au travers des roches et brouillards, le son du coquillage au loin.
Il croit sa famille en danger, et le père monte un stratagème pour les rejoindre et les sauver. Il se fabrique un dirigeable grossier avec toutes les découvertes récentes : la carcasse d'une baleine comme carlingue, le goudron qui colle, les oiseaux carnivores englués dans le goudron et le feu pour les faire voler à gauche ou à droite.
Son invention fonctionne et il les rejoint sur l'autre rive du canyon. Les Croods n'étaient pas en danger. Eep appelait juste son père par desespoir, croyant ne jamais le revoir, comme un hommage au travers de la brume.
La famille réunie, et avec Guy et tous les animaux de compagnie trouvés ça et là, ils font de l'errance leur nouveau mode de vie, suivant le soleil à l'horizon. FIN.

# Les Gamins


THE comédie de l'année 2013

Chabat joue le dépressif à merveille.
Max le trentenaire paumé.
Ce deux là, ce sont trouvés.L'un va croire en un rêve, l'autre va en faire un dans lequel il serait toujours jeune. Et les femmes trinquent. Avec une happy end !


Pouce en l'air pour cette pépite raffraichissante du printemps.
On sourit aux répliques cinglantes, on s'attendrit sur la naissance d'un couple auquel on croit : Bernier/Boublil sont charmants.

La crise de la cinquantaine tardive de Chabat se répand non pas sur "qu'est ce que j'ai fait de ma vie", mais "ma vie est merdique actuellement". Monsieur a vendu son entreprise, il a une retraite morne et sa femme, eh bien, il a oublié qu'il l'aimait.
Mention à Kimberlain, qui joue le cliché bobo parisien à son paroxysme : écolo, politisée, farandole de soja, son, et avoine, et son grand projet humanitaire au Burkina Faso en mantra. En un mot : une épouse saoulante.

Boublil, lui c'est différent, le syndrome post-ado pas fini. Le trentenaire paumé dans toute sa splendeur. Il a peur de l'engagement, peur de se planter, peur de se gacher dans une destinée qui ne serait pas la sienne. Il est compositeur-interprète, mais pour vivre il fait des mariages, ou du télé-conseil. OUéééé !

Pour échapper à leurs quotidiens grisouille, ils vont se perdre dans le divertissement effrené comme des gamins : boîtes, bédo, draguouille, achats impulsifs, cocktails mondains, soirées. Jusqu'à redescendre sur Terre en plein désert marocain, Boublil le premier, en jetant la vérité au visage de Chabat médusé ( de temps de maturité de son jeune pote qui a su voir ce que lui ne voit pas encore) Ce quotidien de paillette n'est pas pour lui.
Il tente de récuperer Bernier. Trop tard. Elle a trouvé un autre amoureux par dépit.
Pour autant, il n'a pas perdu l'amitié de Chabat qu'il l'accueille chez lui. Il compose quelques chansons sur son chagrin d'avoir perdu Bernier.
Chabat a reconquis sa femme au prix d'une bataille avec un vieux beau.
Autant de paillettes n'étaient pas pour lui non plus. Il aime sa vie, sa maison, sa batterie, sa femme. Il suffit juste de réinsuffler de la passion dans le quotidien. 

Happy end très drôle avec Kheiron dans le rôle de Mahmoud Ahmadinejad, un congrès politique ou Boublil parvient à ses fins.
C'esst beau les films, quand on peut avoir LA fille et la Musique !

Chapeau bas pour la bande son : les chansons du moment mais version chorale anglaise. Envoutant.

Pour les guests, on nous sert le gratin. Kheiron, Bruel, et le grand Iggy Pop, rien que ça.
Mention spéciale aussi pour l'ado-star "Mimi Zozo" horrible en enfant gatée : top 5 des personnages qu'on aime detester.

# Les Profs



Résultats du bac 2012 : le lycée Jules Ferry est la honte de la France. Le rectorat envoie donc une équipe de choc pour remonter le niveau : 7 profs respectivement chimie, philosophie, sport, français, anglais, maths et histoire; la lie éducative avec le postulat suivant : moins et moins font plus….en envoyant les pires profs dans le pire bahut, on peut s'attendre à des resultats surprenants. 

Et ça sera tout pour le pitch.
Car vous dévoiler l'intrigue pour ce film, ce n'est pas foncièrement possible. C'est un film à gags.
Exercice difficile qui s'annonce car bien que très sceptique quant à l'humour des Robin des Bois, je suis une inconditionnelle de Pierre-François Martin-Laval, qui campe ici le prof d'histoire, en boucle sur Napoléon, mais avant tout réal du film.
Et ça, ça y fait ! On se laisse attendrir par les bons sentiments, l'envie d'y croire, les rebondissements et les beaux discours, parce qu'avec une bande de tarés pareils, eh bien, oui, oui, ils vont exploser la moyenne de 50% de réussite au Bac.
Parce qu'avec PEF, c'est tout l'univers du lycée qui vous saute à la figure, mais en mieux, en plus déjanté, je dirais même en plus enchanté.
les profs sexys, les profs loufoques, les profs qui lancent des craies, des profs qui installent des climats de classe bizarre….(cf. Christian Clavier, mention spéciale, il arrive à faire oublier son rôle de bourgeois énervé qu'il campe à son habitude) on en a connu ! 
Et tout ce qui fait la vie d'un lycée : le CPE aux aguets, les cancans entre profs, le proviseur alarmé, les retards, les mots des parents, les conseils de classe avec délégués, la cantine, la fumée dans les wc….

Et PEF arrive à mixer la nostalgie de l'adolescence, dans un décor sympa (la réalité du lycée gris béton est oublié) avec des archétypes de cancres attachants (les profs bien sur) - à se demander comment ils ont obtenu leur CAPES - et en face pour faire bonne mesure, des caricatures d'élèves : le Terminal "de carrière", la bécheuse, le gros copain sympa "shrek", et le CPE rabajoie…. 
C'est un beau scénar. C'est une belle distribution. Toute la clic du cinéma et de la scène humoristique s'emmêle joyeusement…S'agit-il de passage de flambeaux à la jeune génération ? Je n'y crois pas. Les Nanty, Clavier, Ducruet ont encore de beaux jours devant eux. Non, juste une réunion de talents de tous horizons.
Félicitations du jury pour les seconds couteaux : le proviseur au bord du gouffre est sublime, ainsi que le supsens bien mené autour de la matière dispensé par Clavier, qui n'est révélée qu'à la toute fin du film.
Bref un grand ballet qui sonne juste. Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est un film chorale, non, c'est un film à gags qui se prend pour ce qu'il est.
Une comédie de genre, ni plus, ni moins. Parait que c'est une adaptation de BD, en plus ?! Envie de lire ? A revoir, pour rigoler.

# Mariage à l'anglaise



C'est l'histoire d'un couple. Mme et M. qui se marient au bout de 8 mois. Trop vite selon leurs amis. Ils auraient du les écouter !
Le soir de la noce, les beaux-parents les mettent en garde;  comme un avertissement :la première année est la plus difficile. Les deux jeunes mariés vont donc s'accrocher un an. C'est leur maximum ! Car bien qu'ils reconnaissent les qualités de l'autre, ils ne s'aiment pas pour autant, mais ne veulent pas se l'avouer d'abord à eux-même puis à l'autre. Mais des tentations vont leur faire remettre pied à terre...



Le titre original est I give it a year, qui traduit mieux l'ambiance du film que "Mariage à l'anglaise". C'est l'histoire d'un couple, qui s'apprécie mais ne s'aime pas. 
Romance croisée version comédie anglaise.
On le comprend très vite, dès le mariage : M. Boulet & Mme Smart. Elle ne partage pas les mêmes centres d'interet que lui. Elle le trouve grossier et pas assez adulte.
ça se vérifie lors des différents évenements : diner entre amis, soirée d'entreprises, fêtes de Noel en famille…et au quotidien. Le film retranscrit bien, la lassitude et la routine qui peut s'installer dans le couple si l'on n'y prend pas garde. Elle l'envoie promener au téléphone, plutot froide la plupart du temps, lui glandouille sur son canapé et oublie de sortir la poubelle. ça vous rappelle quelque chose ? Normal ! C'est ce que vive les couples, quand la magie des dèbuts s'est envolée, et que plus personne veut faire d'effort.

J'en ai déjà vu des com-rom ou l'on sent bien que ça ne colle pas, mais à un moment, les époux veulent que ça fonctionne, font donc des efforts l'un vers l'autre, et finissent par s'apprécier. La question au centre de tout ça étant : Etes-vous pret à changer par amour ? 
Mais ici, encore faudrait-il qu'il en ait, de l'amour…..
Au fond, vue la situation maritale, la réelle question est celle de la loyauté, et de la fidélité.
Elle ne veut pas partir de peur de lui briser le coeur mais il doute autant qu'elle. Alors pour faire en sorte que ça colle, ils vont voir une conseillère matrimoniale (moments cultes) 
S'accrocher coute que coute. En fait ce film est une ode au divorce.

Bien sur, on a le droit à tous les passages obligés des comédies romantiques, en double, car M. Boulet n'a jamais cessé d'aimer son ex Miss Anna Faris, et Mme Smart craque pour son client, le charmant M. Mentalist.

Pour conclure, le scénario se tient, ce qui n'est pas peu dire, étant donné le concept éculé des com-rom. Un clin d'oeil aux décors, ça m'a franchement envie de retourner à Londres.
Les costumes et les dialogues "match" bien avec leurs propriétaires. Tout cela sonne très anglais.
Et deux chapeaux bas : à Anna Faris, qui joue autre chose qu'une bimbo blonde idiote (encore que…) l'humour douteux est toujours là, mais le côté trentenaire chatain paumée et humaniste la rend plus accessible/naturelle. Chapeau bas aussi aux seconds rôles : qui  nous font osciller entre malaise et éclats de rire… cf la conseillère conjuguale, la meilleure amie qui deteste son mari, le témoin lourdingue et misogyne, les parents coincés…

J'ai aimé ce film. A revoir, revoir, et revoir encore.
Je flotte encore sur un petit nuage, à l'heure ou j'écris ces lignes. 
Ce bijou va devenir un must dans la ludothéque des com-rom.

mardi 18 juin 2013

# Boule et Bill


Un papa, et une maman ont une vie paisible dans une maison avec jardin. Ils ont un petit garçon d'environ 7 ans. 
Le papa dessinent des robots ménagers, la maman donne des cours de piano. Ils recueillent un cocker facétieux. Le papa est muté à Paris, et toute la famille déménage dans une tour. Sur le chemin, ils adoptent une tortue. Entre le cocker et la tortue, c'est le coup de foudre.
S'adapter à la vie en immeuble n'est pas facile pour la petite famille, la maman ne peut plus exercer, le papa subit beaucoup de pression au travail, et Bill à défaut de pelouse, croit être abandonné/enfermé par ses maîtres et du coup, il fait des évasions/ballades. Le petit garçon, Boule, tente avec ses maigres moyens, d'arranger la situation. Maladroitement.
Le papa et la maman n'ont pas d'autres choix, à ce moment, que d'abandonner Bill, mais le petit garçon entend la conversation et décide de fuguer avec son meilleur copain à poils longs…dans le local à poubelles de l'immeuble. Emus par ce geste, les parents ne veulent plus se séparer du chien. 
Mais s'ils retrouvent leur garçon, le cocker est prisonnier d'une benne à ordures. S'ensuit une course poursuite.....en 2cv. 
Ils retrouvent Bill à la décharge, sain et sauf. 
Cette fugue fait prendre conscience au papa, que leur nouvelle vie ne leur correspond pas : il démissionne de son travail à Paris,  griffonne des personnages ressemblant à son petit garçon et à son diabolique cocker. La petite famille redemenage à la campagne, dans une maison avec jardin. La maman peut à nouveau donner des cours de piano, Boule rencontre son copain "humain" Pouf, avec sa casquette et sa tignasse.
Arrive aussi dans le panorama, la chatte de la voisine.
Et papa Boule devient ROBA, dessinateur tendre de Boule et Bill, et la boucle est bouclée.


Le pitch est simple : une famille traditionnelle adoptant un chien.
Le scénario est simple : déménagement à Paris avec toutes les implications : plus de jardin, déracinement, cohabitation avec des inconnus.
Les décors sont seventies, les jeux d'acteurs acceptables, peut-être un peu affecté, mais il y a Dubosc et c'est un film familial. Mention spéciale au voisin dépressif : Nicolas Vaude, horripilant au possible, -acteur à suivre sur la scène française; il était déjà très crédible dans son rôle de curé charmé/tourmenté par la belle Chloé (Nora Arnezeder) cf La croisière.

Le héros cher à notre enfance, cotoyant les Schtroumpfs et autre marsupilamis dans nos coeurs...Boule et Bill. Attention pour les incultes, Boule est le petit garçon et Bill, le cocker.
Caroline, la tortue. Maman Boule, Papa Boule, le voisin dépressif, dans le film. Pouf le copain à la casquette. Le charme du cocker y est pour beaucoup, car il "parle" avec la voix de Manu Payet. Une GROSSE madeleine de Proust.
En plus, pour de vrai, j'avais un cocker étant petite.
Je n'ai pas pu m'empêcher de penser que Duboscq qui essaye de se débarasser du chien, était un "méchant". En mode régression totale = vocabulaire manichéen.
Allez hop ! un chocolat chaud et au lit ! A revoir.

# Hotel Transylvania


Après avoir perdu sa femme, un papa vampire veut protéger sa fille Mavies des cruels humains.Il construit un sanctuaire/hotel ouvert uniquement aux monstres du monde entier. Mais un jour, un globe-trotter s'égare (humain) et découvre le splendide hotel, ses clients, et Mavies…


Film d'animation réussi. Sourire et larmichette.
Tous les monstres sont réunis : Frankenstein, comte Dracula, la momie, l'homme invisible, le loup garou, quasimodo, les sorcières, les armures ensorcelées, les squelettes, les gremlins, Big foot, les zombies...
Le scénario est bien ficelé. Quant l'exposition est terminée, on se demande à quel moment l'humain va être mordu pour etre intronisé dans ce monde spécial, pour rester près de sa douce.  Du suspense donc, et même si la fin devient lisible avant la fin (car après tout c'est un film pour "enfant") les rebondissements pour y arriver restent drôles.

La morale, qui consiste à faire réaliser au papa poule que "protéger" sa fille toute sa vie dans une forteresse aux fins fond des carpates, ne la rendra pas heureuse.
A un moment, il faut faire taire les peurs parentales de protection, pour faire passer les prérogatives de sa progéniture en premier. Mavies rêve de l'extérieur. Comme une ado, certainement idéalisé. Mais peu importe à 118 ans, il est temps de sortir du giron diabolique de la cape de son père.

Deux petites fausses notes : Force est de constater que le méchant qui veut cuisiner l'humain n'est autre que Quasimodo, cantinier de l'hotel, qui est accompagné à chaque apparition, d'accordéon franco-français ! Ras la casquette que les américains associent accordéon = France = les méchants.
Et au grand final, la tentative de "djeunisation" m'a déçue. Le comte Dracula aurait du rester à sa place : avec sa bande de potes OK, ou en papa attendri. Point. Là, c'est trop.
J'aurai préféré des images de Mavies autour du monde avec son amoureux, même en extrème fin, dans le générique par exemple.

Le dessin est fin. Même si les yeux sont éxagérés. Les décors sont superbes et pleins d'inventions. Le chateau est terrifiant et fidèle à l'imaginaire collectif du chateau de Dracula caché derrière une fôret hantée et un cimetière abandonné. Les effets spéciaux et les pirouettes s'enchainent sans perdre le spectateur au rythme de bossa nova dans le hall de l'hotel.

Au final, une belle surprise.
Le côté gothico-macabre est un pari risqué quand M. Burton a tout inventé. Mais là, c'est un film d'animation sans la mélancolie traditionnelle du grand maître, qui ne sait pas cru plus gros qu'un boeuf, est donc réussi. A revoir !

samedi 11 mai 2013

# Vive la France


Un petit pays appelé le Taboulistan, veut faire de la pub patriotique en frappant un grand coup…la tour Eiffel avec 2 de leurs "terroristes".
Felouz et Muzafar sont sélectionnés par le Petit Guide, fils du président élu à vie, pour l'attentat à Paris. Mais l'avion vers la capitale est dérouté vers Figari en Corse. La mission n'est pas annulée pour autant : nouvel objectif, atteindre Paris à tout pris et faire exploser l'emblème national. Commence alors un road movie ou leur vision de la France (et de la femme) va changer au gré de leurs rencontres et de leurs expériences.



Fous rires. Mon premier Mickael Youn, j'avoue. J'étais réticente au Fatal Bazooka et autres Beuz, et Iznougoud….Mais là, j'avais un bon préssentiment. Et pas de regrets au final !
Il faut y aller l'esprit détendu, sans prétentions, car s'il on commence à compter les prejugés sur les "taboulistanais" et sur les français, on n'est pas rendu !
Bien sur, il y a des ENORMES clichés dans le genre : 
peuples arabes = mysogine = terroristes = manières de gitans
français = indépendants = chiants = multiples façettes = magnifiques

La mise en contexte est très importante, elle nous expose le but du film, et nous présente la vie au Taboulistan des demi-frères Felouz et Muzafar. Ils sont bergers en zone désertique, polygames et giflent leurs femmes tous les matins comme le veut la tradition, en dansant. Ils sont consanguins de père. Et les femmes portent la moustache en cuisinant la spécialité nationale : le taboulé. C'est tout. Une vie somme toute, épurée. Le néant à des kilométres.
En France, ils vont donc découvrir la mer, les jolies femmes, la fête, le sport, l'armagnac, les manifestations, la police, l'incarcération, l'hospitalisation, la gastronomie, l'amabilité des taxis parisiens, le bal des pompiers et une liberté de pensée quant à la conception de la géographie française car ni Figari, ni le Sud-Ouest, ni Marseille ne sont en "France".

La réussite de ce film repose sur une belle harmonie entre l'apologie des beautés de la France et sur le comique de situation des 2 terroristes dans leur périple en contraste avec leurs habitudes taboulistanaise. Le décalage permanent entre l'image de la femme française et la misogynie refoulée de Garcia, est hilarant.

Ce sont des gags à la pelle : pèle-méle….
les noms sur les passeports : Yannick et Michel, respectivement Noah et Platini, Youn qui mange des croquettes de chien, le lit de fortune sous le tapis du salon dans leur squat à Figari, la découverte du faux-paradis promis alias une plage nudiste, le prélevement accidentel de son "rognon" et la réaction du médecin….
Puis il y a un tournant car les terroristes suivent une femme belle, indépendante, débrouillarde et ayant le complexe de Superman. Elle se laisse, attendrir (comme nous) par ses 2 sans-papiers. Et les mènent lentement mais surement à Paris.
C'est à son contact que les 2 compères vont préférer s'éclater que s'exploser.

Le casting est très bien. Youn et Garcia sont crédibles. On voit les personnages et non pas les acteurs ! Les seconds couteaux sont également parfaits. Ary Abitan transpire l'arrogance de son petit pouvoir. Franck Gastambide (cf. les Kaïras) joue le receleur de banlieue à merveille. Vincent Moscato et Guilaine Londez, les provinciaux chaleureux et accueillants.

Conclusion ? Un très bon moment. A revoir.
Deux doutes. Le choix du titre, un peu simpliste. Et le public visé; les spectateurs non-français,  l'avis d'un américain, par exemple sur ce film.


# 20 ans d'écart


Alice, quadra rigide, divorcée, maman d'une ado, est rédactrice dans un magazine de mode à Paris, et souhaite devenir rédac'chef. Rentrant d'un voyage pro du Brésil, l'avion rencontre des turbulences et Alice son voisin d'infortunes : Balthazar, charmant (jeune) étudiant en architecture. Avec les émotions de vol, elle en oublie sa clé USB. Balthazar lui fait vite savoir qu'il la récupérer. Ils se donnent rendez-vous dans un bar surpeuplé (dont 2 des collègues d'Alice, qu'elle n'a pas remarqué) et Balthazar n'a pas la clé USB sur lui. Il l'emmène la chercher sur son scooter Hello Kitty rose, mais une collègue d'Alice prend une photo suggérant un baiser, au moment ou celui-ci lui met le casque. A partir de là, la rumeur court que la coincée Alice est en fait une MILF. D'abord surprise, Alice est tétanisée à l'idée que cela pourrait nuir à sa carrière. Finalement félicitée par son patron pour ce sursaut de spontanéité, elle utilisera la rumeur, sur les conseils d'un ami/collègue pour qu'elle reste un avantage de fantaisie aux yeux du patron.
Elle fait donc croire à tout le monde qu'elle se tape Balthazar pour obtenir le poste de redac chef. 
Le but est maintentant de "ferrer" le minet, et le trainer dans les endroits en vue ! Le plan marche, à une virgule pret : Balthazar tombe réellement amoureux d'Alice qui ne lui a rien dit de son plan.
Se rendant compte que ce jeu n'est pas fair-play pour son amant et qu'il commence à prendre "pour de vrai" de la place dans sa vie, Alice décide de ne plus le voir sans lui expliquer pourquoi.
Mais sa carrière la rattrape, au magazine, on a besoin de Balthazar pour un shooting photo. Alice est obligé de le recontacter. Balthazar vient, pensant jouer l'acte 2 de leur idylle. Quand il comprend qu'il s'agit d'un travail, il est blessé car toujours amoureux, mais vient tout de même au shooting photo. A peine arrivé, le collègue/ami qui avait suggéré à Alice le plan, lui rèvèle sur un quiproquo, la stratégie MILF. Balthazar se contient puis explose devant tout le staff du magazine. Alice la trahit et c'est bien foutu de sa jeunesse. Il quitte le plateau photo.
Suite à cet incident, Alice a du temps pour remettre en question son comportement vis à vis de Balthazar, puisqu'elle est viré pour avoir menti. Conclusion, elle l'aime et va lui avouer directement dans un amphithéâtre à la fac. Elle a appris la leçon et ne jouera plus aux faux sentiments. Il la rejoint sur l'estrade et l'embrasse. The (happy) End

Comédie romantique française réussie. Le couple match. On y croit, même si tout est prévisible comme dans toute com-rom.
Virgina Efira est radieuse et sexy.
Pierre Niney est tout bébé, cool, impressionnable et plus mature qu'il n'y parait.
Côté ambiance du film : on se laisse porter dans un Paris trend mode, bobo gaucho…
cf les cocktails mondains, allusion à Oscar Nemeyer, aux bancs de la fac d'archi, à l'écriture de livres, à des appart hausmaniens avec parquets qui grincent…

Moments choisis : le père qui trouvant son fils dans une marée de crasse et de bouteilles vides, lui prête sa chemise pour qu'il aille ouvrir la porte à Alice.
Pierre, endossant  le rôle du stagiaire devant la fille d'Alice
le shooting photo, où la photographe est éxécrable (et à mon avis, assez réaliste)

Mention spéciale pour Pierre Niney, que je découvre. Il a le visage intelligent, il porte sur lui son savoir, à l'instar de Gaspard Proust dans l'humour. 
Son rôle d'étudiant abasourdi par la beauté d'Alice est attendrissant, et lui va comme un gant. Futur "grand" à suivre.
Com-Rom à revoir.


# Turf


4 potes : un ostéo infidèle (Chabat) un pianiste flambeur (Baer) un concierge fils à maman (Duquesne) et un comptable ruiné (Jean-Bapt) ont l'habitude de se retrouver dans un café PMU. Monsieur Paul, grand ponte hippique et trafiquant, va les convaincre d'acheter une vieille jument faiblarde. Les 4 amis se lancent dans l'aventure des propriétaires hippiques, avec de sérieux doutes financiers. Ils trouvent un soigneur dans un poney club qui "requinque" Torpille. La jument commence les courses avec Banette, la fille du soigneur comme jockey. Et elles gagnent. De petites courses rurales à Lonchamps, les 4 amis propriétaires ont maintenant le moral au beau fixe. Monsieur Paul tente de trafiquer la dernière course, car il veut voir gagner un autre cheval, mais le soigneur M. Delgado, le piegera a son propre jeu.
Torpille gagne. Les 4 amis ont des sous et Baer sort avec Banette. Happy end !


Autant être honnete, TURF a marqué un coup d'arret à l'initiative GRAND ECRAN, petite critique. Comme un coup de masse. 
Un grand point d'interrogation dans le paysage cinemato-comico français. 

Pourtant, il y avait des "POUR" : un casting sympa : A. Chabat, E. Baer, Lucien Jean-Baptiste (le papa dans Première Etoile), Philippe Duquesne (biloute dans Bienvenue chez les Chtis) ; pareils pour les seconds couteaux : Sergi Lopez, Vahina Giocante, Gérard Depardieu, et des apparitions de Helena Noguera, Marthe Villalonga, Alex Lutz, et Christina Reali.
Le scenar, aussi était bien (sur le papier), original, l'univers du pari equin n'ayant encore jamais été traité..
Et ça s'arrrête là, pour les "POUR". 
Ce film était une erreur, une perte de temps.
Pêle-mêle des CONTRE : l'exposition de la situation est ratée d'entrée de jeu; la voix narrative de Baer est chiantissime, avec cette nonchalance analytique, il nous endort.
S'il expose, pourquoi n'est-il pas plus au centre de l'intrigue ? Pourquoi n'avoir pas fait raconter cette histoire d'amitié d'un point de vue inédit, celui de la jument, par exemple ?
Quand on commence à réécrire le film, c'est plutot mauvais. Et ici, rien ne tient.
Le jeu des acteurs est mauvais, eux-même ne croient pas en leurs roles. 
En particulier Depardieu, et Baer. Au lieu de voir M. Paul, arnaqueur pontifiant et Freddy, turfiste invétéré, on voit Depardieu et Baer, personnages publiques. Très décevant de la part de Baer, qui nous a habitué à du second degré (son scribe dans Astérix et Cléopatre, est tordant de rire)
A trop vouloir catégorisé les personnages, le réal. les a rendu creux : 4 potes, tous différents : qui se résume juste à leur description. De la substance, de la profondeur, de l'humanité dans les personnages ? Pas là. 
Pour son côté, quinqua moyen un peu balourd mais attendrissant au final, Chabat n'a pas décroché le bon rôle, il aurait été plus à sa place dans le role de Freddy/Baer ou de Duquesne. Les dialogues aussi sonnent faux.
Bref. Pourquoi ce ratage ? Je m'interroge.  Un coup d'oeil au réal…Onteniente. Tout s'explique. J'ai destesté Camping, Disco et autres Jet Set. De la comédie facile. Donc non !